Contexte local :
L’apiculture traditionnelle
A l’heure actuelle, il existe deux méthodes de récolte du miel en Tanzanie. D’une part la cueillette sauvage, consistant à récupérer les rayonnages des essaims sauvages (peuple Hadza), et d’autre part les techniques traditionnelles, avec des ruches troncs, dans lesquelles on enfume la ruche pour en retirer les rayonnages (peuple maasai et autres ethnies.
Ces deux techniques, détruisant la ruche en partie ont les inconvénients suivants :
- destruction d’une partie de la ruche
- récolte indistincte des rayonnages de miel et de couvain (les larves) ce qui entraîne l’affaiblissement de la colonie
- enfumage fort et risque de feu de brousse
- miel de mauvaise qualité, avec fort goût de fumée, voire toxicité, et contenant une partie du couvain écrasé lors de l’extraction
- déforestation pour la fabrication des ruches troncs
Déforestation et disparition progressive de l’abeille africaine
Comme tant d’autres pays d’Afrique, la Tanzanie est victime de pratiques de déforestation. Les causes en sont multiples :
- besoin d’espaces pour l’agriculture : cultures et élevage
- usage du charbon de bois pour la cuisine
- feux de brousse, causés notamment par l’enfumage des ruches traditionnelles ou sauvages pour la récolte
- augmentation de la population : de moins de 20 millions d’habitants en 1981, la population en 2021 est passée à 63 millions.
- bois de chauffage
- exploitation des forêts
Par ailleurs, les agriculteurs utilisent des techniques d’agriculture intensive, avec notamment un fort recours aux pesticides et insecticides.
La déforestation et l’utilisation de produits chimiques entraînent peu à peu une grande diminution de la biodiversité et notamment de l’abeille africaine, apis mellifera scutellata.
La précarité des femmes Maasaï
70% de la population maasaï vit sous le seuil de la pauvreté. Les femmes en particulier rencontrent de grandes difficultés : précarité économique et dépendance envers les hommes, difficultés d’accès à l’éducation primaire, absence quasi totale d’éducation secondaire ou de formation professionnelle, marginalisation dûe à la méconnaissance des langues nationales, mariage précoce, mutilations génitales, absence d’éducation sexuelle et de contraception.
Projet :
Le projet vise à développer l’agriculture dite « moderne » auprès des femmes du peuple Maasai, par l’organisation de formations, la fourniture de ruches, et l’installation d’un centre d’extraction communautaire. La vente des produits issus de l’activité apicole permettra aux femmes de sortir de la pauvreté. Le projet comporte un volet de sensibilisation des enfants des écoles alentours à la protection de la biodiversité, par les femmes elles-mêmes. Toutes ces actions veulent lutter contre la disparition de l’abeille africaine, contre la déforestation et favoriser la biodiversité dans son ensemble.
Objectifs :
- Sensibiliser la communauté locale à l’intérêt d’avoir une forêt vivante, notamment pour des activités économiques
- Développer une activité économique rentable pour les femmes maasaï, afin de les aider à sortir de la précarité et la marginalisation
- Favoriser la présence de l’abeille africaine